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ASA2000

Sculpture/Installation. 2020.

Techniques Mixtes.

Regards sur nos restes.

Halles du Faubourg. LYON. 

Semaine de l'Anthropocène

Université de lyon / Ecole

Urbaine / Romain Weber

L’installation est une réflexion autour des déchets non recyclable que suscite le milieu photographique. 

Cette pratique ancestrale, qui autrefois, demandait un temps énorme (temps de poses et temps de développement ) pour faire apparaître une photo, est devenue en quelques années l’un des symboles de la surconsommation moderne. La « prise de photo » connaît un essor abusif et sans pareil depuis les années 2000 avec le développement du numérique et de l’internet. Elle est aujourd’hui impliqué au cœur même du processus de renouvellement sans fin du matériel et de la guerre technologique qui en découle.

 

Quand est-il de la période analogique et argentique aujourd’hui délaissée au profit de la course aux pixels ? De nombreux passionnés et professionnels sont pourtant encore au service de cette pratique onéreuse, mais les coûts de fabrications sont sans cesse en hausse pour continuer à pratiquer la capture sur film. De ceci en découle un problème majeur mais peu ébruité, car le recyclage des déchets argentiques (pellicule, cartouches, appareils jetables et produits chimiques) ont été délaissées et ne sont plus pris en compte de part la trop grande diversité de matériaux les composants. 

Par exemple les pellicules, en raison des sels argentiques (de type oxyde d’argent, chlorure d’argent, cyanure d’argent, etc… ) qu’elles contiennent, ne peuvent pas être jetées dans la poubelle des ordures ménagères puisqu’elles présentent un risque toxique pour l’environnement. Les appareils dit « jetables » sont parfois dotés de piles (contenant du mercure) indissociables à l’appareil et ne peuvent donc pas être recyclé tant que la pile n’est pas extraite. De même pour les cartouches car elles contiennent du plastique, du métal, de l’aluminium et des micro-composants électroniques…

 

En faisant des recherches sur la finalité des équipements électroniques mondiaux (dont principalement les smartphones et les appareils photo), on en arrive très vite à la conclusion que l’Afrique est devenu un des récepteurs principales (et illégales) de ces déchets dits « PEEFV ».

 

En poussant mes recherches, j’ai découvert qu’une divinité ancestrale d’un peuple du Kenya, les Kamba, avait un de leur dieu les plus vénéré connu sous le nom de « ASA » qui signifie « dieu le père » dans le langage de la tribu. Asa est «le seigneur fort», au-dessus des esprits, mais aussi une divinité miséricordieuse. Il est aussi appelé « Mwatuangi » ‘distributeur’. Il serait le dieu qui assure la subsistance... 

Par définition aujourd’hui,  « subsister » sert à assurer l’existence matérielle. Un contraste évident avec la surconsommation globale et et le fait de ne plus avoir véritablement de « besoins nécessaires » dans les biens électroniques.

 

« ASA » est aussi, dans le langage photographique, la mesure de sensibilité à la lumière des pellicules et des capteurs numériques. 

Ce Dieu représente symboliquement le rejet matériel de l’obsolescence et l’opulence exubérante des déchets qui étouffe l’ère que nous traversons. 

L’ entité ambivalente d’un Dieu Père qui abreuve la Terre Mère de denrées néfastes.

Il est là pour nous éclairer et prendre conscience que c’est nous, habitants terrestres, qui sommes responsables de notre propre sort pour nous sortir de cette mélasse polluante et parvenir à des solutions durables.

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